| Compte rendu de sortie, de camp Découverte Description de la cavité Historique des explorations | Document texte | Degouve (GSHP) | 19/09/2020 | Titre Historique des explorations au gouffre du Beaufort
Dimanche 6 septembre 2015 : (Etienne Bunoz, Alain Dole, Sandrine et Patrick Degouve, Alain Massuyeau) Le temps n'est pas aussi beau que prévu, mais tant pis, nous maintenons notre projet d'aller prospecter dans la combe des Puts puis de longer les crêtes à mi-pente jusqu'au col d'Andorre. Projet bien ambitieux !!! Nous partons à l'aube encore bien chargés car nous devons traîner tout le matériel de la veille. Au bout de 20 minutes de marche, Étienne trouve un premier trou. A première vue, rien de très transcendant dans ce secteur truffé de lames de lapiaz et de fissures en tout genre. Mais en y regardant de plus près, cela ne ressemble pas vraiment à une fissure, on dirait plutôt un méandre. En plus, il y a du courant d'air qui fait bouger les herbes à l'entrée. Nous commençons à déplacer deux ou trois cailloux. Cela semble plus grand derrière. Étienne met sa combine et tente de passer, mais ça coince au niveau des genoux. Sandrine prend le relais et parvient à franchir la chicane. Deux mètres plus bas, elle se rétablit dans un méandre pénétrable. En amont cela se termine rapidement sur de la terre. L'aval est une fissure impénétrable mais 1 mètre plus loin, cela semble s'élargir. Après quelques tentatives de lancer, un caillou finit par passer de l'autre côté de l'obstacle. Celui-ci rebondit une première fois, une quinzaine de mètres plus bas, dans un puits beaucoup plus gros mais sa course ne s'arrête pas là et nous l'entendons chuter nettement plus loin. Trente, quarante mètres, bien difficile à dire. Ce qui est certain, c'est qu'un bon courant d'air aspirant l'accompagne. Comme nous avons ce qu'il faut, nous commençons à agrandir le passage. Cela nous prend la matinée mais il faudra revenir. Nous continuons ensuite notre prospection. Un peu plus haut nous tombons sur un autre puits qui ne figure pas dans la base. Nous remontons ensuite sur les flancs boisés du soum de Conques que nous contournons par l'est. Nous croisons plusieurs trous connus que nous relocalisons au passage. Le temps passe et il n'est plus trop question de rejoindre Andorre à flanc de coteau, ce serait bien trop long. Nous préférons gagner le sommet du soum de Conques pour suivre les crêtes puis redescendre directement à la voiture. Nous y sommes vers 17 h 30, bien calmés....
Dimanche 20 septembre 2015 (Etienne Bunoz, Sandrine et Patrick Degouve, Jean Noyes, Serge Latapie) Le lendemain d'une sortie désobstruction au gouffre de la Perte de Yerse, et après une nuit au refuge, les articulations sont un peu rouillées et les avant bras endoloris à force de manier la massette. Pourtant, il faut s'équiper à nouveau car 15 jours plus tôt, Etienne a découvert non loin de là un petit gouffre où nous avons pu sonder un puits d'une trentaine de mètres mais barré par une étroiture à agrandir (gouffre du Beaufort). Celle-ci ne résiste pas longtemps et derrière cela file sans plus d'obstacle. Deux puits de 13 et 11 m sont descendus et rejoignent un beau méandre qui plonge dans un autre de 43 m. Il n'y a déjà plus assez de matériel pour descendre la verticale suivante qui doit encore faire une quarantaine de mètres. Vu la proximité avec la perte, l'idée d'une jonction commence à faire son chemin.
Dimanche 27 septembre 2015 (Etienne Bunoz, Sandrine et Patrick Degouve, Alain Dole, Jean Noyes, Serge Latapie). Le week-end est loin d'être terminé et nous nous levons à l'aube pour continuer l'exploration du gouffre Beaufort. A 9 h nous entrons dans le gouffre Au terminus, c'est à mon tour d'équiper. C'est un peu comme au rayon fromage des hypermarchés, chacun a son ticket. C'est une chance car le mien m'offre l'un des plus beaux puits du gouffre. Après un départ en méandre celui-ci s'évase jusqu'à atteindre une bonne dizaine de mètres de diamètre, le tout taillé dans un calcaire poli par les ruissellements. J’atterris 40 m plus bas au milieu de quelques blocs épars. La suite est un peu plus haut sur un large balcon. Sandrine a le ticket suivant. Elle descend un premier redan de 5 à 6 m puis passe la main à Jean qui enchaine un autre de 15 m, après un passage resserré. Nous nous retrouvons tous au bas dans un méandre fossile qui plonge dans le pendage mais après un virage à angle droit, celui-ci se rétrécit brusquement. Ça passe tout juste et une lucarne est agrandie au marteau. Après 10 m d'étroit, la résonance d'un autre puits se fait à nouveau entendre. Celui-ci fait une vingtaine de mètres et s'enchaîne aussitôt avec un autre légèrement moins profond mais qui engloutit nos derniers mètres de corde. La suite est un méandre étagé où nous avons le choix entre un ramping au raz de l'eau ou une courte escalade suivie d'une diaclase étroite. Chacun choisit son passage et 15 m plus loin nous retrouvons du volume et un nouveau puits estimé à près d'une trentaine de mètres. Nous sommes à -180 m. Il ne nous reste plus qu'à remonter tranquillement en faisant la topo. Nous sommes dehors vers 15 h 00 en ayant bien conscience d'avoir vécu un week-end hors normes.
Samedi 5 décembre 2015 (Etienne Bunoz, Patrick et Sandrine Degouve, Serge Latapie, Jean et Pierre Noyes) Ce jour là, le ciel est dégagé, il ne fait pas froid et nous disposons de plus de 150 m de cordes pour poursuivre l'exploration. Avec Pierre, Jean et Sandrine nous avons passé la nuit au refuge. Serge et Etienne se sont levés à l'aube et nous rejoignent vers 9 h 30 à l'entrée du trou. La descente est rapide. Il faut dire que les puits s'enchaînent bien et les rares méandres qui les séparent ne posent pas trop de problèmes. Arrivés à -180 m, Serge ouvre le bal. Après un petit puits de 7 m, il équipe le puits que nous avions sondé la fois dernière. C'est grand et bien vertical. Du coup, l'équipement est vite négocié puisqu'on ne touche quasiment pas les parois sur près de 40 m. Un filet d'eau nous accompagne et pourrait bien poser quelques difficultés en cas de crue. Au bas, un méandre assez déchiqueté serpente sur une vingtaine de mètres jusqu'au sommet d'un nouveau puits. Il faut un peu ramper, mais rien de méchant. Sandrine l'équipe hors crue et nous nous retrouvons tous 15 m plus bas au départ d'un nouveaux méandre. Mais celui-ci est plus coriace et surtout, il n'y a pas vraiment d'air. Nous progressons d'une quinzaine de mètres jusqu'à un passage impénétrable. Pierre parvient à voir la suite en se contorsionnant dans le méandre étroit. Cela reste petit...Pendant ce temps Serge fouille les plafonds et découvre un méandre supérieur qui s'arrête au sommet d'un nouveau puits. Pierre se charge de l'équiper. Ce n'est pas très large et 6 m plus bas, nous atterrissons dans un bassin de boue suivi d'un méandre humide qui se pince rapidement. Nous sommes à -244 m et c'est la fin du Beaufort. Nous ne sommes guère surpris car ce gouffre, malgré de beaux volumes, n'est pas parcouru par un courant d'air très net, même dans les passages les plus étroits. Il n'est pas trop tard alors nous décidons de tout déséquiper dans la foulée. La topo a été faite à l'aller et tout s'enchaîne donc sans problème. Vers 17 h, nous sommes tous dehors avec les quelques 320 m de cordes que nous avions descendus. | |