| Cavité à explorer, à continuer | Document texte | | 01/05/2018 | L’ensemble du plateau de Courrensan représente la plus importante et la plus significative étendue karstifiée du Haut-Armagnac. Les dolines y sont nombreuses et souvent de grande dimension, 9 puits au moins y ont été recensés (Baradet, Pouy, Palombière, Bigor etc…). Toutefois, les circulations souterraines dont l’existence est prouvée n’ont pu jusqu’à présent être suivies bien loin, la plupart des résurgences étant captées.
L’exsurgence de la Mounissette est l’une des résurgences les plus actives du département, son exploration (très) aquatique reste encore à ce jour à poursuivre.
L’eau jaillit latéralement d’un bout du monde à la sortie même du village de Courrensan, au carrefour de la RD113 et d’un chemin vicinal, sur lequel veille une croix. L’eau coule vivement d’un porche très bas, partagé par un pilier artificiel très ancien. La galerie est très basse est creusée à la faveur d’un joint de stratification, elle oblige à une reptation à demi immergé sur une distance de 40m jusqu’à une première voûte mouillante de 3m de long et ne laissant que 10cm d’espace entre la surface de l’eau et le plafond plat. C’est en ce point que les premières explorations s’étaient achevées.
On peut se relever à « quatre pattes » sur une distance de dix mètres pour attaquer la deuxième voûte mouillante longue celle-ci de 11m, il faut veiller dans cette dernière à avancer très doucement afin d’éviter de faire des vagues à la surface de l’eau, ce qui entraînerait la « tasse » assurée car on progresse sur le dos la bouche collée au plafond. Encore une vingtaine de mètres où peut se relever avec délectation et s’est reparti pour une troisième et dernière voûte mouillante longue de 6m ; Passée celle-ci, la galerie large depuis l’entrée de 5m en moyenne se rétrécit un peu mais garde des proportions confortables de 2 à 3m de large sur 1.20m à 1.80m de haut, on franchit un premier gour barrant totalement la galerie à environ 140m de l’entrée et on vient buter sur un deuxième, très esthétique et haut de 1.20m 40 à 50m plus loin. Au-delà de ce deuxième barrage, lors de la première exploration, nous constatons que la galerie se rétrécit encore un peu plus, elle est haute de 1.50m sur 0.80m de large mais ne laisse que trente centimètres d’air entre la surface de l’eau et le plafond, on arrive à nager sur environ 20 à 30m pour buter sur un siphon à près de 220m de l’entrée.
En Octobre 2013, deux spéléos du Groupe Auscitain - Maxime et Thibault - cassent le grand gour ce qui provoque comme prévu une rapide baisse du niveau d’eau. Le siphon se désamorce et ils arrivent à progresser sur une trentaine de mètres de plus jusqu’à un point où la galerie est partiellement colmatée par de gros amas de terre. Nous sommes à environ 250m de l’entrée. Sur la rive droite, une petite galerie fossile et concrétionnée se révèle vite impénétrable. Les deux explorateurs remarquent sur le sol et collées en parois plusieurs feuilles d’arbustes ainsi que des empreintes de rongeurs, ce qui laisse augurer d’une probable seconde entrée. Des dolines se trouvent très près à l’aplomb de l’actuel terminus mais ne donnent pas pour l’instant accès au ruisseau souterrain.
Saluons ici la témérité de Gérard DUJEAN qui a réalisé en « solitaire » l’exploration de cette belle exsurgence au-delà de la première voûte mouillante et ce sans combinaison néoprène (années 70). | |