Titre Les Dolines du Pic du Gers
Il paraît que c’est en voyant le succès commercial remporté par le gouffre du Béout, que le directeur de l’époque, du révolutionnaire téléphérique du Pic du Jer, M. Bénit, décida en 1956, de mettre en valeur les grottes du Pic. Elles sont composées de deux salles qui se trouvent tout au sommet, à près de 1000 mètres d’altitude. Le magnifique panorama classé alors deux étoiles au Michelin, ne suffisait plus à drainer les cars de touristes.
Il fit alors appel au célèbre spéléologue Norbert Casteret qui vint à Lourdes avec sa fille (1). Ils étudièrent les cavités. Son rapport fut succinct : ces grottes, appelées improprement dolines (2) par M. Bénit, n’avaient à ses yeux, guère d’intérêt. Qu’à cela ne tienne, la direction du Funiculaire agrandit les deux salles et creusa trois tunnels : le premier, de la gare à la première salle, le second, entre les deux salles et le troisième pour l’évacuation des pèlerins-touristes. Puis, on aménagea à grands frais l’ensemble, avec une sonorisation performante et des éclairages multicolores. On fit même venir de l’eau pour alimenter une petite cascade lumineuse. L’objectif : rendre le circuit ludique. On le compléta alors par des lampes au mercure qui rendaient les gens livides comme au musée Grévin alors en vogue, et à l’extérieur, par une galerie de miroirs déformants. Et le journaliste spéléologue Pierre Boulanger de conclure « Et le public rit, s’amuse, et s’en va, ravi et émerveillé. »
En fait, il s'agit de deux diaclases appelées localement gouffres qui sont réunies par une galerie artificielle. Plus de fond musical, ni de lumière au mercure, seule fonctionne toujours la petite cascade. Les chauves-souris dessinées sur le panneau d'accueil n'ont, hélas, plus de droit d'entrée, les gouffres-diaclases étant obstrués par des filets.
Pour être complet, on ne peut passer sous silence, la présence sur le site durant quelques années, après 1956, du regretté Pierre Pène. Il savait faire rire les foules, avec un humour débordant. Il terminait ses discours, après une énumération de tous les pics visibles de la table d’orientation : « Moi, personnellement celui que je préfère, c’est le pic… aillon. Par ici la monnaie messieurs-dames. » Et les francophones de se « bidonner »
En 1981, l’archéologue Jacques Omnès signala que les restes d’animaux déposés au Muséum de Lyon, dont une hémi-mandibule de cheval, trouvés dans les puits lors de l'aménagement touristique, avaient une origine quaternaire (2). Depuis peu, une association utilise les lieux pour fêter Halloween avec les enfants. |