La grotte du Pont du diable, sans doute la plus anciennement connue et signalée des cavités gersoises, est une grotte-goule par laquelle les eaux de plusieurs petits ruisseaux franchissent les calcaires de Herret qui forment ici l’anticlinal de Lannepax et sont ainsi capturés par la vallée voisine de l’Auzoue.

A l’Est, l’eau jaillit d’un bassin profond et circulaire qui lui a fait donner le nom « d’œil du diable » ; A l’Ouest, la perte, séparée d’elle d’une distance d’environ 300m, s’ouvre par contre par un beau porche semi circulaire d’environ 4m de section.

A l’intérieur, la grotte conserve ses dimensions spacieuses : c’est une galerie à méandres, large de 3 à 6m, haute de 1.50m à 3m, où on progresse dans le cours même du ruisseau, souvent immergé jusqu’à la ceinture.

   Le plafond est nu et délité. Des débris végétaux coincés dans les moindres anfractuosités des parois et du plafond témoignent que la cavité s’ennoie totalement en période de fortes précipitations.

   Nous butons sur un siphon à environ 250m de l’entrée.

   Ce siphon, très encombré de branchages et de divers débris végétaux mesure 17m de long pour 1m de profondeur, il a été plongé par Xavier GOYET (+), Jean-Claude LEMEUR et Philippe ESPINASSE en 1984.   Il débouche directement dans la vasque vauclusienne de «   l’ Oeil du Diable ».

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Plongée du siphon du Pont du Diable à Lannepax   

 Le ruisseau souterrain du Pont du Diable fait partie des cavités remarquables et connues du Gers. 

   A l’occasion d’un week-end (entre autre gastronomique) dans le Gers en 1984, Xavier Goyet a réalisé la première plongée du siphon. Il s’est immergé depuis la résurgence et a fait la jonction avec la galerie. Au cours de cette plongée, la visibilité était nulle et le siphon encombré de branchages. Le blanc dans la topographie était ainsi comblé à l’issue de l’exploration de ce siphon de 17 mètres de longueur et de 1 mètre de profondeur. C’était la première traversée intégrale par un siphon dans le Gers. 

   Quelques temps plus tard, avec Jean-Claude Le Meur, nous nous sommes mis à la plongée spéléo, aidés et conseillés par Xavier. Une fois initiés et autonomes, nous avons décidé de plonger ce siphon à notre tour pour y étrenner notre matériel tout neuf. Le 15 février 1986, nous nous sommes lancés, Jean-Michel mon frère nous aidant pour le portage de tout le matériel jusqu’à la résurgence. Ce jour- là, la visibilité était encore pire que pour la première de Xavier et le fil d’Ariane qu’il avait posé n’était plus en place, probablement arraché par une crue. 

   Je suis donc parti en posant un nouveau fil. La galerie était toujours encombrée de branchages et il a fallu forcer un peu pour passer, ce qui était assez impressionnant dans ces conditions de visibilité nulle. Malgré tout, en quelques minutes, j’ai traversé le siphon jusqu’à la partie exondée de la galerie et amarré le fil avant de ressortir. Jean-Claude a alors franchi le siphon à son tour. C’était notre première plongée dans de telles conditions, cette réédition représentait une première assez engagée pour nous. 

                                                                                                       Philippe Espinasse